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Vigata, la belle cite fictive. I francesi scoprono Vigata

Un articolo tradotto per Ragusanews da Guglielmo Pisana

https://www.ragusanews.com/immagini_articoli/18-11-2018/vigata-belle-cite-fictive-francesi-scoprono-vigata-500.png Punta Secca


Ragusanews pubblica un articolo apparso sul giornale francese La Croix, a firma di Corinne Renou-Nativel, sui luoghi di Montalbano e sulla Vigata televisiva. La traduzione è di Gugliemo Pisana. 

Où se situe une ville imaginaire ? À n’en pas douter, dans la tête de son auteur. Mais dès qu’il s’agit de la localiser sur une carte, l’affaire se corse. La ville de Vigatà en Sicile apparaît sous la plume d’Andrea Camilleri dans La Forme de l’eau, son premier roman policier. Son héros rugueux et humaniste, le commissaire Salvo Montalbano, qui fera preuve dans plus d’une trentaine d’enquêtes de sa sagacité bougonne pour résoudre des crimes en tout genre, officie au commissariat de Vigatà dans la province de Montelusa, tout aussi fictive. Invention complète de l’écrivain ? Il a emprunté le nom de Montelusa à Luigi Pirandello qui, dans certaines œuvres, a rebaptisé ainsi sa ville natale d’Agrigente, sur la côte sud de la Sicile. Andrea Camilleri est lui-même natif du village tout proche de Porto Empedocle – lequel a ajouté à son nom celui de Vigatà en 2003. La boucle serait donc bouclée.

Mais c’est sans compter sur la télévision. Metteur en scène et producteur pour la RAI, la radio et la télévision publique italiennes, Andrea Camilleri a développé un art du dialogue qui sert ses polars et en fait la matière première idéale pour une adaptation sur petit écran : à la fin des années 1990, la société Palomar obtient de la RAI son feu vert pour tourner les enquêtes de Montalbano. Revient la fameuse question de la localisation de Vigatà. Tout naturellement les producteurs se rendent dans la région natale de Camilleri. Sérieuse déception : Porto Empedocle se trouve enlaidie par son port de ferrys, ses cimenteries industrielles et, comme Agrigente, par les constructions récentes. Même si l’écrivain ne livre guère de descriptions de Vigatà, Montelusa et des environs, Palomar préfère transposer tout le petit monde de Montalbano dans la Sicile baroque, dans le sud-est de l’île. Bien lui en prend : la série télévisée doit en partie son succès à la beauté de ses décors – la force narrative des enquêtes écrites par Camilleri et l’interprétation de Luca Zingaretti, parfait en flic taciturne et attachant, font le reste. En Italie, chaque épisode est suivi par dix millions de spectateurs et la série s’exporte dans le monde entier.

Les succès des romans et de la série télévisée en entraînent un troisième : l’essor du tourisme dans cette région sublime du Val di Noto, située un peu à l’écart de sites comme Palerme, Syracuse et l’Etna. Toutes les agences y vont désormais de leur « Montalbano tour ». « Depuis cinq ans, le tourisme sur les pas de Montalbano a pris une ampleur presque démesurée en devenant international, explique Sabine Locht, guide en Sicile depuis douze ans, épouse et mère de Siciliens. Les Français ne viennent pas encore exprès pour Montalbano, mais les Britanniques, les Américains et les Australiens sont des fans invétérés de la série. » La région a matière à séduire sans même se placer dans les pas d’un policier de fiction. C’est le souffle coupé que le visiteur découvre la beauté de Ragusa Ibla en arrivant par Ragusa Superiore, sa moderne voisine, ou par Modica : sur un éperon rocheux se dressent de superbes monuments entre lesquels serpentent des ruelles qui conduisent en son cœur jusqu’au Duomo San Giorgio. Représentatif des nombreuses églises du baroque tardif sicilien – avec sa pierre blonde, ses trois niveaux et son clocher intégré dans sa façade –, ce duomo affiche un galbe élégant qui le rend léger malgré sa monumentalité, tout comme l’église San Bartolomeo nichée dans un écrin de roches à la sortie de Scicli. On en oublierait presque notre cher commissaire, qui passe pourtant souvent devant elles dans sa petite Fiat Tipo…

Mais comment peut-il y avoir tant de crimes dans des lieux si paisibles où la seule violence semble être celle d’un soleil accablant ? En 2002, l’Unesco a été bien avisée d’inscrire au patrimoine mondial de l’humanité sept villes des environs, dont Raguse, Scicli et Modica, hauts lieux de la série. « La mairie de Scicli avait dû lancer un appel pour la création d’un premier Bed & Breakfast en 2003, aujourd’hui il y en a deux cent cinquante, rappelle Giuseppe Savà, responsable des relations publiques de cette ville moins connue que Raguse. Parmi les touristes, 20 % viennent pour le classement de l’Unesco et 80 % pour Montalbano, une série vue dans 65 pays par un milliard de téléspectateurs en vingt ans. C’est le plus grand phénomène de ciné-tourisme d’Italie. En italien, finzione a le double sens de “fiction” et de “mensonge”, mais les touristes trouvent ici une ville plus belle que dans la série. » La télévision utilise en effet ces décors sans souci de les magnifier : sur place, le choc esthétique est réel.

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S’il ne se soucie pas d’architecture baroque et n’a guère de temps pour des escapades d’agrément, le commissaire Montalbano, qui sillonne les alentours, fait néanmoins figure d’excellent guide. Le commissariat de Vigatà se situe à Scicli, dans la mairie, où quatre pièces lui demeurent réservées toute l’année. Ses portes sont ouvertes depuis peu aux visiteurs qui découvrent intacts les décors de la série : l’accueil où Agatino Catarella, l’inénarrable standardiste, multiplie les gaffes, les bureaux de Montalbano et de son adjoint, l’efficace Giuseppe Fazio, avec un luxe de détails comme ces dossiers et documents où figurent les noms des fictives Vigatà et Montelusa. Si tout semble figé dans le temps, un calendrier de 2018 indique néanmoins un ancrage dans le présent. Dans le même édifice municipal, le bureau du maire sert de cadre à celui du préfet à Montelusa, que le commissaire rencontre de temps à autre. La fiction autorise ces copiés-collés de décors, parfois supposés éloignés et en réalité tout proches, ou l’inverse. « Comme 95 % des bâtiments de la région ont été détruits par le tremblement de terre de 1693, tout a été reconstruit à la même période, ce qui apporte une réelle homogénéité architecturale et permet de tourner d’une ville à l’autre dans le même esprit », souligne Sabine Locht.

À Raguse, très utilisée, comme Scicli, pour ses extérieurs et intérieurs, on retrouve le ravissant Cercle de conversation à la façade bleue, où Montalbano rejoint le Dottor Pasquano, médecin légiste interprété par Marcello Perracchio, un savoureux acteur sicilien disparu en 2017. Le restaurant La Rusticana a été l’un de ceux où le commissaire a englouti des sardines frites au kilo, des arancini, ces boulettes de riz siciliennes, des spaghettis au noir de seiche et bien d’autres mets plus présents dans les pages de Camilleri que les décors. « Marinella », où vit Montalbano, est un composite de Donnalucata pour sa promenade côtière et de Punta Secca avec son phare et la maison du commissaire (transformée en « Bed & Breakfast ») dont la superbe terrasse surplombe la mer. Le château néogothique de Donnafugata, converti en demeure d’un mafieux, et la briqueterie à l’abandon du village de Sampieri apparaîtront aussi familiers aux fans de la série.

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Acteurs et équipe technique, qui viennent chaque année en mai et juin, puis en septembre et octobre, étaient encore sur place il y a quelques semaines. « On est habitués aux tournages, témoigne Sabine Loch. L’interprète de Montalbano, Luca Zingaretti, sympathique et humble, vient volontiers saluer les groupes. » Les magasins vendent les romans de Camilleri, les DVD de la série, mais aussi quelques T-shirts et calendriers à l’effigie du commissaire de plus ou moins bon goût. « Il ne faudrait pas que la région devienne un stupide Luna Park autour de Montalbano, met en garde Giuseppe Savà. Actuellement chacun prend la vague comme il veut sans qu’une classe dirigeante consciente des enjeux du tourisme sache dire non. »

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Corinne Renou-Nativel, envoyèe spèciale en Sicile

VILLES DE POLAR (4/4) – Anche se non è stata descritta con precisione da Andrea Camilleri, Vigata, la città in cui il Commissario Montalbano investiga così efficacemente, è stata individuata dalla televisione italiana proprio nel sud-est della sublime Sicilia barocca. Una scelta che porta un nuovo turismo.
Dov'è esattamente la città immaginaria? Senza dubbio nella testa del suo autore, ma non appena si tratta di localizzarla su una mappa, la trama s’infittisce. Vigata, in Sicilia, appare ne La forma dell’acqua, primo romanzo poliziesco di Andrea Camilleri.
Il suo eroe dalla fronte accigliata, il commissario Salvo Montalbano, dimostrerà brontolando in più di una trentina di indagini il suo acume per risolvere crimini di tutti i tipi nel commissariato di polizia di Vigata in provincia di Montelusa, luogo altrettanto fittizio.
Completa immaginazione dello scrittore? Andrea Camilleri ha ripreso “Montelusa” da Luigi Pirandello che aveva ribattezzato così Agrigento, sua città natale, in alcune sue opere.
Andrea Camilleri è originario di Porto Empedocle e l’ha soprannominata anche “Vigata” nel 2003. Il ciclo si chiude.

Indagini nella Sicilia barocca
Regista e produttore per la RAI, radio e televisione pubblica italiana, Andrea Camilleri ha sviluppato l'arte del dialogo dei suoi gialli e ciò lo rende la materia prima ideale per un adattamento televisivo: alla fine degli anni '90, la società Palomar ottiene dalla RAI il via libera per girare le riprese di Montalbano. Ritorna quindi la famosa questione della localizzazione di Vigata. Inizialmente, i produttori vanno nella regione natale di Camilleri ma ne rimangono delusi: Porto Empedocle è deturpata dal porto dei traghetti, dalle sue cementerie industriali e, come Agrigento, dalle sue recenti costruzioni. Anche se lo scrittore non fornisce molte descrizioni su Vigata, Montelusa e dintorni, Palomar preferisce trasporre tutto il piccolo mondo di Montalbano nella Sicilia barocca del sud-est.

La serie televisiva deve parte del suo successo alla bellezza dei luoghi, la forza narrativa delle indagini scritte da Camilleri e l'interpretazione di Luca Zingaretti, poliziotto perfetto, taciturno e accattivante, fanno il resto.
In Italia, ogni episodio è seguito da dieci milioni di spettatori e la serie viene esportata in tutto il mondo.

Il turismo sulle orme di Montalbano
I successi dei romanzi e della serie televisiva portano un terzo del turismo in questa parte della Val di Noto, poco lontanta da Palermo, Siracusa e l’Etna. Tutte le agenzie turistiche hanno ormai il pacchetto « Tour dei luoghi di Montalbano ».
“Da cinque anni, il turismo sulle orme di Montalbano è aumentato quasi sproporzionatamente ed è di calibro internazionale, spiega Sabine Locht, guida turistica in Sicilia da dodici anni. I francesi non vengono ancora appositamente per Montalbano, al contrario, inglesi, americani e australiani sono i fan più accaniti della serie.”
La sicilia può sedurti anche senza mettersi sulle orme del romanzo poliziesco.

Il turista rimane senza fiato quando scopre la bellezza di Ragusa Ibla venendo dalla parte alta di Ragusa, o dalla bellezza di Modica adagiata su uno sperone roccioso e ornata da bellissimi monumenti tra cui le stradine tortuose che conducono nel cuore della città : il Duomo di San Giorgio.
Rappresentativo di molte chiese in stile tardo barocco siciliano - con la sua pietra calcarea chiara, i tre livelli e il campanile integrato nella facciata, il duomo mostra una curva elegante che lo rende leggero nonostante la sua monumentalità, proprio come la chiesa di San Bartolomeo, gioiello incastonato nelle rocce all'uscita di Scicli quasi da farci dimenticare il nostro caro commissario Montalbano che tuttavia passa spesso con la sua piccola Fiat Tipo davanti a questi monumenti...

Ma come possono esserci così tanti crimini in luoghi così pacifici dove l'unica violenza sembra essere quella della luce del sole travolgente? Nel 2002, l'UNESCO ha iscritto al patrimonio mondiale dell’umanità sette città vicine tra le quali Ragusa, Scicli e Modica, luoghi salienti della serie.
"Il Comune di Scicli dovette lanciare un appello per la creazione di un primo Bed & Breakfast nel 2003, oggi ce ne sono duecentocinquanta ", ricorda Giuseppe Savà, responsabile delle pubbliche relazioni presso il Comune di Scicli, città poco meno conosciuta di Ragusa.
"Tra i turisti, il 20% viene per visitare il patrimonio UNESCO e l'80% per Montalbano, serie televisiva vista in 65 paesi da un miliardo di telespettatori in venti anni. È il più grande fenomeno del cine-turismo in Italia. Il termine « fiction » significa “finzione” ma anche "bugia" e quando i turisti arrivano trovano una città ancor più bella che nella serie. In effetti, la televisione usa questi luoghi senza preoccuparsi di esaltarli ma una volta in loco, lo shock estetico è reale.

Commissario e guida
Anche se al commissario Montalbano non interessa l'architettura barocca e ha poco tempo per le avventure, passa al setaccio il territorio e funge da guida eccellente. Il commissariato di polizia di Vigata si trova nel municipio di Scicli, dove sono state riservate quattro stanze tutto l'anno.
Recentemente, queste stanze sono state rese accessibili ai visitatori i quali possono scoprire i set intatti della serie televisiva: la reception dove Agatino Catarella moltiplica le gaffes, gli uffici di Montalbano e del suo vice, l'efficiente Giuseppe Fazio, le cartelle e i documenti in cui compaiono i nomi fittizi di Vigata e Montelusa : qui tutto sembra fermo nel tempo, tranne un calendario del 2018.

Nello stesso edificio municipale, l'ufficio del sindaco funge da cornice per il prefetto di Montelusa che il Commissario incontra di tanto in tanto. La fiction permette questi copia-incolla di luoghi, a volte lontani ed effettivamente vicini, o viceversa. "Dal momento che il 95% degli edifici nella zona sono stati distrutti dal terremoto del 1693, tutto è stato ricostruito nello stesso periodo, e ciò porta una reale omogeneità architettonica e permette di girare da una città all'altra nello stesso spirito", enfatizza Sabine Locht.
"Uno stupido Luna Park su Montalbano"
A Ragusa, location molto utilizzata - così come Scicli- per i suoi esterni e interni, c’è il Circolo di Conversazione dalla facciata blu, dove Montalbano si unisce al dottor Pasquano, medico legale interpretato da Marcello Perracchio, attore siciliano scomparso nel 2017. Il ristorante La Rusticana è uno di quelli in cui il commissario Montalbano ha mangiato le sarde fritte al chilo, gli arancini siciliani, gli spaghetti al nero di seppia e molti altri piatti descritti con cura nelle pagine di Camilleri.

"Marinella", dove vive Montalbano, è un composito di Donnalucata per la sua passeggiata lungo la costa e Punta Secca con il faro e la casa del commissario (trasformata in "Bed & Breakfast") la cui splendida terrazza si affaccia sul mare. Il castello neogotico di Donnafugata, trasformato a residenza di un mafioso e la mànnara di Sampieri saranno certamente familiari ai fan della serie.
Gli attori e il team tecnico vengono ogni anno a maggio e giugno, poi ritornano a settembre e ottobre ; erano qui fino a qualche settimana fa. « Siamo abituati alle riprese », dice Sabine Loch. « L'interprete di Montalbano, Luca Zingaretti, amichevole e modesto, viene a salutare i gruppi molto volentieri. » I negozi vendono i romanzi di Camilleri, i DVD della serie, ma anche alcune magliette e calendari con le foto del commissario di più o meno buon gusto. « La regione non dovrebbe ridursi a uno stupido luna park su Montalbano », avverte Giuseppe Savà. Attualmente ognuno opera come vuole senza che la classe dirigente cosciente delle questioni turistiche sappia dire di no ».
La Sicilia, uno specchio dell'Italia?
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Riferimenti
1994. Pubblicazione de La forma dell'acqua  edizioni Sellerio, pubblicato in francese da Fleuve noir nel 1998 con il titolo La Forme de l’eau e la traduzione di Serge Quadruppani.
Gli editori - in italiano e in francese – e il traduttore sono a oggi gli stessi.
1999. Il ladro di merendine, primo di 32 episodi della serie televisiva con Luca Zingaretti (Montalbano), Angelo Russo (Catarella), Peppino Mazzotta (Giuseppe Fazio) e Cesare Bocci (Mimì Augello). Il prequel, Il giovane Montalbano è stata girato nel 2012 ma è stato subito abbandonato per riprendere il formato iniziale per il quale le riprese continuano.
2018. Pubblicazione de Il metodo Catalanotti in Italia e del Nid de vipères in Francia (Un covo di vipere,2013). Dieci milioni di copie delle avventure di Montalbano sono state vendute in tutto il mondo, di cui un milione solo in Francia.
Le quattro stagioni della serie Il Commissario Montalbano sono disponibili su DVD da Koba Films.

Corinne Renou-Nativel, inviata speciale in Sicilia
 


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